lundi 20 octobre 2008

Garde le Souvenir

Quand les ondes sur l’étang
Réveillées par le vent
Semblent bouger dans ton cœur
Tu ne crois pas tes yeux
En regardant le jeu
De la lumière qui danse sur une fleur
N’essaie pas mon amour de le saisir
Mais garde toujours le souvenir.

Quand tu sens derrière les mots
Plus caché par un rideau
Celui qui se penche vers toi
Tu ne sais plus blâmer
Et tu vois seulement vibrer
Une flamme comme une grande joie
N’essaie pas mon amour de le saisir
Mais garde toujours le souvenir.

Quand un jour tu sentiras
Que les couleurs prennent de l’éclat
Et les mots voltigent dans le vide
Si tu crois mon amour
En un voyage sans retour
Viendra le temps des terres arides
N’essaie pas de le faire revenir
Mais garde toujours le souvenir.

Mais un jour, tu sais tout ça peut s’en aller
Comme les oiseaux qui s’envolent
Ne pleure pas ton sort
Ne cherche pas un réconfort
Ne recommence pas à jouer ton rôle
Ne retourne pas dans le passé
Mais essaie mon amour de ne pas l’oublier.

 

Graeme Allwright, à nouveau, ce lundi matin ! Sa chanson, que je trouve dans ma tête en me réveillant, fait écho à mon humeur nostalgique à l'issue d'un dimanche pluvieux d'automne. Les deux derniers vers résonnent encore à mes oreilles: 

"Ne retourne pas dans le passé
Mais essaie, mon amour, de ne pas l'oublier."
 

Comment oublier le passé ? Le temps de l'espoir, de temps de la sécurité, de temps de l'enfance... Le temps aussi des questions, des mystères, des désirs... Tout cela me paraît si loin, aujourd'hui. Les enfants sont partis, aux quatre coins du monde. Mon enfance est partie, et avec elle les illusions et les folles espérances. Mon amour est là, qui grandit, s'approfondit, et souffre. L'inquiétude du lendemain, la nostalgie des instants passés, l'angoisse et la souffrance de la maladie... tout cela tourne dans mon esprit et s'emmêle. Je voudrais retenir le temps, entendre encore le rire des enfants, la voir sourire, l'entendre chanter, tenir sa main et marcher. Comment exprimer mon amour sans manifester mon angoisse ? Comment ouvrir mon cœur sans laisser couler les larmes ? Comment construire un bonheur aujourd'hui sans rêver au bonheur passé ? Et ces vers d'Antoine Pol, magnifiquement chantés par Brassens, me reviennent en mémoire :

"Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin"...

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