lundi 1 décembre 2008

Famous Blue Raincoat

It's four in the morning, the end of December
I'm writing you now just to see if you're better
New York is cold, but I like where I'm living
There's music on Clinton Street all through the evening.
I hear that you're building your little house deep in the desert
You're living for nothing now, I hope you're keeping some kind of record.
Yes, and Jane came by with a lock of your hair
She said that you gave it to her
That night that you planned to go clear
Did you ever go clear?


Ah, the last time we saw you you looked so much older
Your famous blue raincoat was torn at the shoulder
You'd been to the station to meet every train
And you came home without Lili Marlene
And you treated my woman to a flake of your life
And when she came back she was nobody's wife.
Well I see you there with the rose in your teeth
One more thin gypsy thief
Well I see Jane's awake --
She sends her regards.

And what can I tell you my brother, my killer
What can I possibly say?
I guess that I miss you, I guess I forgive you
I'm glad you stood in my way.
If you ever come by here, for Jane or for me
Your enemy is sleeping, and his woman is free.
Yes, and thanks, for the trouble you took from her eyes
I thought it was there for good so I never tried.
And Jane came by with a lock of your hair
She said that you gave it to her
That night that you planned to go clear

Sincerely, L. Cohen




Il n'était pas possible de laisser passer le retour sur scène de Léonard Cohen sans lui rendre hommage par l'évocation d'une de ses chansons les plus représentatives (bien qu'il ne s'en déclare, lui-même, pas satisfait).

Cette chanson sous forme de lettre est, en soi, tout un roman, exposant, ou plutôt suggérant, avec délicatesse et subtilité la complexité des sentiments, et le chaos des cœurs confrontés aux conflits de l'amour et la jalousie, de la haine et la fraternité, de la tendresse et la passion...



Ton fameux imper bleu

Il est quatre heures du matin, décembre touche à sa fin,
Je t'écris juste pour savoir si tu vas bien.
New York est froid, mais je m’y sens plutôt bien,
Rue Clinton, des musiciens jouent jusqu’ au matin.
On dit que tu construis ta petite maison au fond du désert ;
Tu vis maintenant pour rien, tu tiens une sorte de journal, j’espère.
La mèche de tes cheveux que Jane a ramenée,
Elle dit que tu lui as donnée
La nuit de ton projet de fuir ;
As-tu jamais pu fuir ?
La dernière fois qu’on t’a vu, tu paraissais si vieux,
Une déchirure au coude de ton fameux imper bleu
Tu attendais tous les trains à la gare
Et sans Lili Marlène tu rentrais chaque soir,
Et tu nourrissais ma femme des miettes de ta vie
Elle n’est femme de personne de retour ici,
Je te revois là bas, une rose aux dents,
Petit voleur gitan.
Ah, Jane est réveillée,
Tu as ses amitiés.
Mon frère, mon meurtrier, que puis-je te raconter,
Qu’y a-t-il à rajouter ?
Je crois que tu me manques, et que je t’ai pardonné,
Content que tu m’aies affronté.
Si, pour Jane ou pour moi, tu venais à passer
Ton ennemi dort, et sa femme est libre, tu sais.
Merci d’avoir ôté le trouble de ses yeux
Je ne croyais pas pouvoir l’ôter, et c’est mieux.
La mèche de tes cheveux que Jane a ramenée,
Elle dit que tu lui as donnée
La nuit de ton projet de fuir ;
Sincèrement. L. Cohen

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

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