Une très belle page de romantisme pur, très révélatrice de la sensibilité, la vulnérabilité, et la vulcanilité* de Cat Stevens : Qui n'a jamais tourné un regard attendri vers ses premières années d'écoles, les rires, les pleurs, les rêves de la petite enfance... et les premières émotions ?
La séparation d'avec les parents, d'un côté. La découverte de l'affection au delà du cercle familial de l'autre.
Bien que je n'aie (malheureusement) pas de souvenir personnel d'amour d'enfance - tout au moins à l'âge de la cour d'école, des gros goûters, des jeux et des rires innocents - j'ai pû en observer avec attendrissement de beaux exemples chez mes propres enfants.
Quant à revenir en arrière, remonter le temps pour faire éclore un amour dont les bourgeons pointaient jadis, ce n'est, le plus souvent qu'un rêve.
Mais Cat Stevens est, avant tout, un rêveur romantique et passionné.
Néanmoins, lorsque notre âme vagabonde rencontre, au gré de ses excursions dans un passé enfoui, des visages, des émotions, des regards oubliés, un étrange sentiment, doux et amer, nous envahit quelques instants.
Ce sont "les bonheurs entrevus" que chante Georges Brassens dans le sublime poème d'André Pol "Les Passantes" : ... "Tout en peuplant sa solitude des fantômes du souvenir"...
Souviens-toi du temps de la cour d’école
Souviens-toi du temps de la cour d’école
Nous riions tant et plus
Ne te souviens-tu pas du temps de la cour d’école
Nous faisions
Des rêves roses
Nous avions
Toutes sortes de choses
Nous cherchions
De l’affection… Oui, c’est çà
Et je me souviens de toi
Souviens-toi du temps de la cour d’école
Nous pleurions tant et plus
Ne te souviens-tu pas du temps de la cour d’école
Nous étions
Simplicité
Nous mangions
De bons goûters
Nous cherchions
De l’affection… Oui, c’est çà
Et je me souviens de toi
Tu fus mon amour **
Premier amour
Ma tourterelle
Ma chère tourterelle
Quel que soit le lieu
N’importe quel lieu
Je vois ton visage
Charmant visage
En rêves d’enfant
Tout en rêvant
Comme Roi et Reine
Nos rêves reviennent
Quoiqu’ le temps fasse
Que le temps efface
C’ n’est jamais trop tard
Pour trouver l’amour
Trouver l’amour
Souviens-toi du temps de la cour d’école
Nous riions tant et plus
Ne te souviens-tu pas du temps de la cour d’école
Nous faisions
Des rêves roses
Nous avions
Toutes sortes de choses
Nous cherchions
De l’affection… Oui, c’est çà
Et je me souviens de toi
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
* J'aurais pu écrire "volcanisme", mais cela me semblait trop banal pour convenir à Cat Stevens, et je me sens d'humeur à faire des néologismes, ce matin. Les chansons de Cat Stevens me donnent toujours l'impression d'une force intérieure bouillonnante, presque violente, prête à faire éruption pour consumer les sentiments délicats qu'expriment ses textes.
** Toute cette partie est chantée en alternance par deux voix (une voix féminine, une voix masculine).
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