samedi 9 octobre 2010

Waiting for the Miracle

Baby, I've been waiting,
I've been waiting night and day.
I didn't see the time,
I waited half my life away.
There were lots of invitations
And I know you sent me some,
But I was waiting
For the miracle, for the miracle to come.
[…]




Léonard Cohen (LC), sombre et mystérieux, évoque les contradictions de l’amour et du destin. Il ne s’agit pas d’un quelconque destin écrit dans les astres ou ailleurs, mais de ce que nous sommes au fond de nous même, et qui nous rend apte ou inapte à une chose ou l’autre… comme le bonheur, par exemple. On retrouve là un thème sous-jacent à de nombreuses chansons de LC : la méconnaissance du plus profond de son âme et de son cœur peut conduire une personne à des échecs réitérés, et, surtout, à faire souffrir autour d’elle. L’introspection est nécessaire, mais difficile, et parfois illusoire, car le regard que nous portons sur nous-même est  tantôt indulgent, tantôt excessif, toujours biaisé par nos peurs, nos rêves et nos espoirs. Nous attendons tous le miracle, celui qui nous ferait sortir de nous même, nous ferait échapper à nos défauts, nos démons, nos désirs… Maintes fois, LC a chanté cet écartèlement entre une immense aspiration à l’amour, et une incapacité à échapper à ce qu’il est, et, en l’occurrence, au rôle (le mot est faible) que tiennent la poésie et la chanson dans sa vie. Pourtant, si sombre qu’elle puisse paraître, cette chanson martèle la persistance de l’espoir. On dit que « l’espoir fait vivre ». Le bonheur peut naître d’un espoir partagé, d’une volonté commune de dépasser nos limites, de surmonter nos incapacités, de vaincre le destin – et la vie est un miracle !


En Attendant le Miracle

Chérie, j’ai attendu
J’ai attendu jour et nuit
Le temps n’est pas venu
Attendu la moitié de ma vie
Que d’invitations j’ai reçues
Quelques unes étaient les tiennes
Mais j’ai attendu
Que le miracle, que le miracle advienne

Je sais combien tu m’aimais
Mais j’avais les mains liées
Cela t’a sûrement blessée
Blessée dans ta fierté
D’attendre avec tambours et trompettes
Nuit et jour sous mes persiennes
Tandis que, là haut, je guette
Que le miracle, que le miracle advienne

Je ne crois pas que ça puisse te plaire
Ici ; tu n’aimerais pas, non
Les jugements sont sévères
Il n’y a pas de distractions
C’est du Mozart, dit le maître
Mais ça semble une vieille rengaine
Quand on attend
Que le miracle, que le miracle advienne

Attendre le miracle
Il n’y a rien de plus à faire
Je n’ai pas été si heureux
Depuis la fin de la guerre

Rien de plus à faire
Quand tu sais que tu t’es fait prendre
Rien de plus à faire
En mendiant des miettes pour vivre
Rien de plus à faire
Quand il te faut toujours attendre
Attendre que le miracle advienne

Dans mes rêves, tu es revenue
C’était juste la nuit dernière
Tu étais en grande part nue
Mais en part aussi lumière
Le sable du temps coulait
Sans que tes doigts ne le retiennent
Et tu attendais
Que le miracle, que le miracle advienne

Marions nous, car nous sommes seuls
Depuis bien trop longtemps
Soyons seuls ensemble
Sommes-nous assez puissants
Pour un acte épouvantable ?
En attendant
Que le miracle, que le miracle advienne

Rien de plus à faire…

Quand tu es tombée sur le chemin
Et sous la pluie tu te vautres,
S’ils te demandent si tu vas bien
Tu dis que tu n’ peux pas te plaindre
Mais s’ils t’interrogent sans fin
Alors sois bonne comédienne
Dis que tu es là pour attendre
Que le miracle, que le miracle advienne


(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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