samedi 18 décembre 2010

Leaving Green Sleeves



Léonard Cohen reprend  ici le thème de la célébrissime chanson”Greensleeves”, ballade datant apparemment du XVIème siècle, et que la légende attribue à tort au roi Henri VIII. Si l’on se perd en conjectures et hypothèses sur le sens profond du texte et sur l’identité de la dame « aux manches vertes » (comme sur la signification de ce détail vestimentaire), la mélodie traditionnelle a traversé les siècles et continuera probablement son chemin au-delà du millénaire.
En respectant, voire en épaississant, le mystère, Léonard Cohen en accentue l’érotisme et le désespoir, dans un mélange – aussi subtil et magique que celui des philtres d’amour de la légende - dont il a le secret. La fuite du temps entraînant celle des amants ou des courtisans, la vieillesse, la désertion des cœurs, l'étiolement de la passion, l'oubli... font partie des ingrédients.
La mélodie de Léonard Cohen conserve aussi une forme de solennité, mais sa voix prend des accents déchirants et troublants qui font de cette chanson le complément indissociable de la ballade traditionnelle.


Quittant “Manches-Vertes”

Hélas, amour, me fîtes tort
En m’écartant avec violence
Car je vous aimais si fort
Faisant mes délices de votre présence
Si vous voulez me montrer du mépris
Voyez, mon désir n’est que plus excité
Car je demeure, même ainsi
Votre amant en captivité

Manches-Vertes, vous êtes seule ici
Les feuilles sont mortes, les hommes partis
Manches-Vertes, car tous désertent
Même la gente Dame Manches-Vertes

J’ai chanté, j’ai bonimenté
Pour vos cuisses de toute beauté
Et n’est-ce pas fou, n’est-ce pas bien
Que nos ébats s’achèvent enfin ?
Puis, je vous vis nue quand l’aube s’enflamme
J’espérais que ce soit une nouvelle femme
J’appelais mais vous étiez partie
Lors, ma Dame, je pars aussi

Manches-Vertes, vous êtes seule ici…

Manches-Vertes, vous êtes seule ici
Les feuilles sont mortes, les hommes partis
Manches-Vertes, c’est si facile ainsi
De quitter la Dame Manches-Vertes

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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