vendredi 3 décembre 2010

A Poem on the Underground Wall

The last train is nearly due,
The underground is closing soon,
And in the dark deserted station,
Restless in anticipation,
A man waits in the shadows.

His restless eyes leap and snatch,
At all that they can touch or catch,
And hidden deep within his pocket,
Safe within its silent socket,
He holds a coloured crayon. […]



Art Garfunkel raconte comment, à la fin d’une séance de photos dans les métro de New York  pour illustrer la couverture de l’album “Wednesday Morning 3 AM”, il a aperçu, sur le mur du métro face auquel avaient été effectuées les prises de vue, un graffiti directement suggestif, dans le pur style des tagueurs new-yorkais, comportant un mot de 4 lettres (F…) très explicitement illustré. Naturellement, la « Columbia » qui produisait cet album a fait en sorte que le graffiti n’apparaisse pas sur la couverture, mais l’incident à inspiré à Paul Simon cette chanson, que l’on retrouve sur plusieurs albums (notamment « Simon & Garfunkel – Parsley, Sage, Rosemary and Thyme », et « The very best of Art Garfunkel across America »).
Le rythme accéléré de cette chanson restitue bien l’excitation et la peur qui animent l’esprit du « graffeur » s’apprêtant apposer sa marque sur les affiches publicitaires du métro. Le texte joue sur une part de mystère et d’anticipation, mais aussi sur une allégorie « matricielle », comparant l’arrivée de la rame du métro à un accouchement, le métro lui-même à l’enfant qui apparaît ainsi à l’époux assistant au travail, puis la fuite du « graffeur » comme « tété » par la nuit qui l’aspire vers le « sein » de la pénombre.

Un Poème sur les Murs du Métro

Voilà l’ultime rame, et
Le métro va bientôt fermer
Et dans la station désertée
D’anticipation agité
Il attend dans la pénombre

Son regard vif se pose sur
Tout ce qu’il saisit ou capture
Et dans la poche de son manteau
Cachée au fond de son fourreau
Il tient une craie de couleur

Maintenant le tunnel accouche
Et la rame promise approche
Les portes accueillantes l’aspirent
Mais il hésite, et se retire
Plus loin dans la pénombre

Soudain, voilà le train parti
Dans un gentil cliquetis
Bien scandé comme une litanie
Il serre comme un chapelet béni
Sa craie dans sa main

Puis, de sa poche, la craie surgit
Sur le mur trace avec énergie
En plein sur la publicité
Un poème d’un seul mot, limité
A cinq lettres

Son cœur rit, son cœur crie, son cœur bondit
Et son poème, sur les voies, retentit
Sous le signal d’exit qui luit
Ses jambes l’emportent et il fuit
Vers le sein des ténèbres, comme tété par la nuit.

(Traduction – Adaptation :Polyphrène)

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