dimanche 9 octobre 2011

This Masquerade

Are we really happy (here) with
This lonely game we play
Looking for the right words to say
Searching but not finding
Understanding anyway
We’re lost in this masquerade

Both afraid to say we’re just too far away
From being close together from the start
We tried to talk it over
But the words got in the way
We’re lost inside this lonely game we play

Thoughts of leaving disappear
Each time I see your eyes
And no matter how hard I try
To understand the reason
Why we carry on this way
We’re lost in this masquerade

We tried to talk it over
But the words got in the way
We’re lost inside this lonely game we play

Thoughts of leaving disappear
Each time I see your eyes
And no matter how hard I try
To understand the reason
Why we carry on this way
We’re lost in this masquerade
We’re lost in a masquerade 




Très belle chanson de Leon Russell, (photo) reprise magistralement par The Carpenters, mais chantée aussi par Helen Reddy, Shirley Bassey, Willie Nelson, Sergio Mendes, et bien d’autres. George Benson qui en fit un succès majeur.
C’est l’un des mécanismes fondamentaux du fonctionnement social que d’affecter à chacun un rôle (à défaut, parfois, de fonction), et chacun tente de s’adapter en portant le « masque » (adoptant le modèle, épousant le moule…) qui lui est assigné. Les plus fortes personnalités peuvent animer le masque et le rendre (un peu) plus conforme à leur être, mais ceux qui ne veulent ou ne parviennent à s’y conformer sont menacés d’échec et d’exclusion. La chanson de Leon Russel illustre cette mécanique des relations au sein même d’un couple dont l’amour n’est plus la raison d’être. Chacun « donne le change » plutôt que de regarder la réalité en face ou faire de réels efforts pour rejoindre l’autre.
Au delà des relations amoureuses ou conjugales, la « mascarade » concerne l’ensemble de la société. Je repense ainsi aux débuts d’un jeune enseignant face à une classe de potaches déchaînés : il n’a que quelques années de plus que les plus âgés – souvent aussi les plus grands et « forts en gueule » de ses étudiants, et fait son possible pour paraître plus vieux, plus expérimenté, plus autoritaire que son visage ou sa voix ne laissent paraître. Ayant si récemment franchi cette ligne imaginaire qui sépare l’étudiant de l’enseignant, il feint de croire qu’il en est fondamentalement transformé. Il porte le « masque » du maître, espérant ainsi dissimuler ses peurs et ses émotions…
A une toute autre échelle, on pourrait en dire autant des plus hautes fonctions de l’état : le « peuple » attend de ses dirigeants une attitude de réserve et de dignité, dénotant une certaine hauteur de vue, et garantissant une relative indépendance vis-à-vis des contingences matérielles et des intérêts personnels. Il est certes un peu illusoire d’imaginer que la fonction puisse ainsi transformer les êtres et les amener à se transcender. Néanmoins, lorsque, par leurs actes, leur langage, ou leurs mensonges, ces dirigeants révèlent de façon trop flagrante leur banale humanité, c’est la fonction qu’ils occupent qui s’en trouve dépréciée et la démocratie qui en souffre… mais ne voyez là aucune allusion à l’actualité !


Cette Mascarade

Sommes nous vraiment heureux de
Jouer seuls et sans fin
A trouver le mot qui convient
Cherchant toujours en vain
Mais comprenant néanmoins
Perdus dans cette mascarade

Craignant de nous dire que nous sommes bien trop loin
D’avoir été proches pour commencer
Nous tentons d’en discuter
Mais les mots barrent le chemin
Perdus dans ce jeu solitaire sans fin

J’oublie l’idée des adieux
Dès que je vois tes yeux
Et bien que je fasse de mon mieux
Pour comprendre la raison de
Notre obstination à ce jeu
Perdus dans cette mascarade

Nous tentons d’en discuter
Mais les mots barrent le chemin
Perdus dans ce jeu solitaire sans fin

J’oublie l’idée des adieux
Dès que je vois tes yeux
Et bien que je fasse de mon mieux
Pour comprendre la raison de
Notre obstination à ce jeu
Perdus dans cette mascarade
Perdus dans une mascarade

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)


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