dimanche 12 février 2012

Closing Time

Ah we're drinking and we're dancing
And the band is really happening
And the Johnny Walker wisdom running high
And my very sweet companion
She's the Angel of Compassion
She's rubbing half the world against her thigh
And every drinker every dancer
Lifts a happy face to thank her
The fiddler fiddles something so sublime
All the women tear their blouses off
And the men they dance on the polka-dots
And it's partner found, it's partner lost
And it's hell to pay when the fiddler stops:
It's closing time

Yeah the women tear their blouses off
And the men they dance on the polka-dots
And it's partner found, it's partner lost
And it's hell to pay when the fiddler stops:
It's closing time

Ah we're lonely, we're romantic
And the cider's laced with acid
And the Holy Spirit's crying, "Where's the beef?"
And the moon is swimming naked
And the summer night is fragrant
With a mighty expectation of relief
So we struggle and we stagger
Down the snakes and up the ladder
To the tower where the blessed hours chime
And I swear it happened just like this:
A sigh, a cry, a hungry kiss
The Gates of Love they budged an inch
I can't say much has happened since
But closing time

I swear it happened just like this:
A sigh, a cry, a hungry kiss
The Gates of Love they budged an inch
I can't say much has happened since
Closing tilme

I loved you for your beauty
But that doesn't make a fool of me:
You were in it for your beauty too
And I loved you for your body
There's a voice that sounds like God to me
Declaring, declaring, declaring that your body's really you
And I loved you when our love was blessed
And I love you now there's nothing left
But sorrow and a sense of overtime
And I missed you since the place got wrecked
And I just don't care what happens next
Looks like freedom but it feels like death
It's something in between, I guess
It's closing time

Yeah I missed you since the place got wrecked
By the winds of change and the weeds of sex
Looks like freedom but it feels like death
It's something in between, I guess
It's closing time

Yeah we're drinking and we're dancing
But there's nothing really happening
And the place is dead as Heaven on a Saturday night
And my very close companion
Gets me fumbling gets me laughing
She's a hundred but she's wearing
Something tight
And I lift my glass to the Awful Truth
Which you can't reveal to the Ears of Youth
Except to say it isn't worth a dime
And the whole damn place goes crazy twice
And it's once for the devil and once for Christ
But the Boss don't like these dizzy heights
We're busted in the blinding lights,
Busted in the blinding lights
Of closing time

The whole damn place goes crazy twice
And it's once for the devil and once for Christ
But the Boss don't like these dizzy heights
We're busted in the blinding lights,
Busted in the blinding lights
Of closing time

Oh the women tear their blouses off
And the men they dance on the polka-dots
It's closing time
And it's partner found, it's partner lost
And it's hell to pay when the fiddler stops
It's closing time

I swear it happened just like this:
A sigh, a cry, a hungry kiss
It's closing time
The Gates of Love they budged an inch
I can't say much has happened since
But closing time

I loved you when our love was blessed
I love you now there's nothing left
But closing time
I miss you since the place got wrecked
By the winds of change and the weeds of sex.




La 300ème traduction - adaptation de Polyphrène est, naturellement, consacrée à Léonard Cohen, à l'occasion de la sortie de son nouvel album.

Sur cette chanson dont le texte est, avec « Don’t pass me by » probablement le plus long de son répertoire, Léonard Cohen s’est exprimé à plusieurs reprises, résumant sa pensée ainsi :
Il a cité pour exemples la fermeture d’une « boîte », le retour à la vie civile, la fin d’une tournée, la fin d’une soirée… toutes ces situations où, ayant atteint l’apogée, on entame la chute.
Chacun peut discerner, dans sa propre vie, de tels moments, et Léonard Cohen considère que cela correspond à la période que nous vivons.
Comment ne pas lui donner raison en ces temps de crise  subintrante, où les écarts entre riches et pauvres se creusent, où les compagnies multinationales et les sociétés financières font la politique, où les religions divisent, où les ventres repus n’ont pas d’oreilles pour entendre les affamés, où certains politiques renouent avec les idées de suprématie culturelle qui ont conduit aux heures les plus sombres de l’humanité…
Et chacun vit en soi-même ce que vit l’humanité : espoir et souffrance, désir et déception, vertu et contradictions, échec et progrès, tandis que le temps passe, inexorablement.
Le soleil se lève, et le soleil se couche.
Et l’avion qui file vers le Levant abrège le jour et résume la vie.
« Nous avons commencé notre descente. Veuillez regagner vos sièges et attacher vos ceintures »

PS : Cette chanson comporte quelques formules délicieuses, remarquablement incisives et pertinentes, appelées à rester dans le langage courant, comme :
« The Johnny Walker wisdom » (la prétendue sagesse, pâteuse et  sentencieuse, des esprits embrûmés par l’alcool),
et « The place is dead as Heaven on a Saturday night” (l’endroit est aussi mort que le ciel un samedi soir),
mais aussi “It looks like freedom but it feels like death” (cela a l’aspect de la liberté mais le contact de la mort), que l’on pourrait méditer à l’infini.



On Va Fermer

Ah, nous buvons, et nous dansons
L’orchestre est une révélation
On rivalise en sagesse de pastis
Et ma très douce compagne est
Un véritable ange de bonté
Elle frotte la terre entière contre ses cuisses
Et chaque buveur, chaque danseur
Lui sourit, l’air approbateur
Le violoneux joue des notes si exquises
Toutes les femmes arrachent leur chemise
A pois sur lesquelles tous les hommes dansent
Les partenaires changent au gré d(e) la chance
Et c’est le drame quand la musique cesse
On va fermer

Oui, toutes les femmes arrachent leur chemise
A pois sur lesquelles tous les hommes dansent
Les partenaires changent au gré d(e) la chance
Et c’est le drame quand la musique cesse
On va fermer


Nous sommes romantiques, isolés
Il y a de l’acide dans la bolée
Et l’Esprit Saint crie « Qui n’est pas content ? »
La lune prend un bain de minuit
Et l’été embaume la nuit
Du très puissant espoir d’un soulagement
Nous montons donc en titubant
Case des échelles, case des serpents
Vers la tour qui sonne les heures bénies
Je jure que ça s’est passé ainsi
Soupir, puis cri, baiser hardi
L’huis de l’Amour s’entrouvrit
Mais n’a guère progressé depuis
Qu’on va fermer

Je jure que ça s’est passé ainsi
Soupir, puis cri, baiser hardi
L’huis de l’Amour s’entrouvrit
Mais n’a guère progressé depuis
Qu’on va fermer

Je t’aimais pour ta beauté
Ca n(e)’ fait pas de moi un insensé
C’est ta beauté qui t’amenait là
Et, pour ton corps, je t’ai aimée
C’est la voix de Dieu, j’en jurerais,
Qui déclare, qui déclare, qui déclare que ton corps, c’est vraiment toi
Je t’aimais quand notre amour fut bénit
Je t’aime alors qu’il n’y a plus ici
Que chagrin, sentant que l’heure est passée
Tu me manques, depuis que c’est détruit
Et peu m’importe ce qui s’en suit
La mort sous un air de liberté
Ou entre les deux, je dirais
On va fermer

Oui, tu me manques, depuis que c’est détruit
Et peu m’importe ce qui s’en suit
La mort sous un air de liberté
Ou entre les deux, je dirais
On va fermer

Oui, nous buvons et nous dansons
Mais il ne se passe rien, au fond
Et l’endroit est aussi mort que le ciel un samedi soir
Et ma compagne, à mon côté
Me fait rire, et me fait tâter
Elle a cent ans mais porte des
Collants noirs

Je lève mon verre à l’Atroce Vérité
Qu’à la jeunesse on ne peut révéler
Sauf pour dire que ça n(e)’ vaut pas un sou
Et tous, autour, deviennent deux fois fous
Une fois pour le Christ, une fois pour le démon
Mais ces accès déplaisent au patron
Nous sommes chassés en pleine lumière
Chassés sous la pleine lumière
On va fermer

Et tous, autour, deviennent deux fois fous
Une fois pour le Christ, une fois pour le démon
Mais ces accès déplaisent au patron
Nous sommes chassés en pleine lumière
Chassés sous la pleine lumière
On va fermer

Oh, toutes les femmes arrachent leur chemise
A pois sur lesquelles tous les hommes dansent
Les partenaires changent au gré d(e) la chance
Et c’est le drame quand la musique cesse
On va fermer

Je jure que ça s’est passé ainsi
Soupir, puis cri, baiser hardi
L’huis de l’Amour s’entrouvrit
Mais n’a guère progressé depuis
Qu’on va fermer

Je t’aimais quand notre amour fut bénit
Je t’aime maintenant qu’ici
On va fermer
Tu me manques, depuis que c’est ruiné
Par l’ivraie du sexe, le vent du progrès


 (Traduction - Adaptation : Polyphrène)

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