Of a line nobody drew
Though it all may be one in the higher eye
Down here where we live it is two
I to my side call the meek and the mild
You to your side call the Word
By virtue of suffering, I claim to have won
You claim to have never been heard
Both of us say there are laws to obey
But, frankly, I don’t like your tone
You want to change the way I make love
I want to leave it alone
The pull of the moon, the thrust of the sun
Thus the ocean is crossed
The waters are blessed while a shadowy guest
Kindles a light for the lost
Both of us say there are laws to obey
But, frankly, I don’t like your tone
You want to change the way I make love
I want to leave it alone
Down in the valley, the famine goes on
The famine up on the hill
I say that you shouldn’t, you couldn’t, you can’t
You say that you must and you will
You want to live where the suffering is
I want to get out of town
Come on, baby, give me a kiss
Stop writing everything down
Both of us say there are laws to obey
But, frankly, I don’t like your tone
You want to change the way I make love
I want to leave it alone
Both of us say there are laws to obey
But, frankly, I don’t like your tone
You want to change the way I make love
I want to leave it alone…
Étonnante, cette dixième et dernière chanson du nouvel album de Léonard Cohen : comme dans “Everybody Knows”, “There is a war”, ou “The Captain”, on est
d’abord surpris par la dissociation entre la gravité des paroles et le rythme
très “balancé” de la mélodie. On découvre ensuite une réflexion amère et
désabusée mais non désespérée sur ces forces contradictoires qui sont à l’œuvre
à tous les niveaux :
- dans l’espace où la gravitation tente de s’opposer à l’expansion de l’univers ;
- sur cette terre, où l’attraction lunaire détermine les marées sur les océans que parcourent les courants générés par la chaleur solaire ;
- dans nos sociétés, où solidarité et individualisme s’affrontent ;
- en nous-mêmes, tiraillés entre désir et idéal, haine et passion…
Les idées, les traits, les goûts, les couleurs… toutes ces différences qui
distinguent deux êtres et les attirent l’un vers l’autre, peuvent aussi les
séparer : lorsque la haine de soi rejaillit sur l’autre, tout devient
prétexte à opposition. Ce que l’on hait le plus chez l’autre est alors l’image
qu’il nous renvoie de nous-même.
Chaque mot ou chaque silence, chaque geste ou chaque regard sont utilisés
comme pièces à conviction d’un procès à charge.
L’ambivalence fondamentale de nos sentiments permet en effet de ne
retenir que l’envers, et créer une tension telle que la raison s’en trouve
paralysée.
Il faut alors un peu de courage et d’humilité pour décréter une trêve et
laisser parler le cœur : « Come on, give me a kiss »…
Différents Côtés
Nous-nous trouvons de part et d’autre
D’une ligne que nul n’a tracée
Ça peut paraître un, vu du plus haut ; par contre
Ici-bas, ce sont deux côtés
De mon côté, j’invoque le doux, l’humble, et
Toi, le Nom, de ton côté
Par la grâce de la souffrance, je dis gagner
Tu dis n’être pas écoutée
Tous deux, nous disons qu’il y a des Lois, mais
Le ton que tu prends me déplait
Faire l’amour autrement, tu voudrais
Je veux le laisser en paix
L’attraction lunaire, la poussée solaire
L’océan s’en trouve barré
Les eaux sont bénies tandis qu’une ombre éclaire
Un phare pour les égarés
Tous deux, nous disons qu’il y a des Lois, mais
Le ton que tu prends me déplait
Faire l’amour autrement, tu voudrais
Je veux le laisser en paix
Dans la vallée, la famine se meut
Sur la colline, elle s’abat
Je dis : « Tu ne dois, ne vas, ne peux »
Tu dis que tu dois et iras
T veux vivre où se trouve la souffrance
Mais moi, je voudrais partir
Allez, chérie, viens et m’embrasse
Et cesse donc de tout écrire
Tous deux, nous disons qu’il y a des Lois, mais
Le ton que tu prends me déplait
Faire l’amour autrement, tu voudrais
Je veux le laisser en paix
Tous deux, nous disons qu’il y a des Lois, mais
Le ton que tu prends me déplait
Faire l’amour autrement, tu voudrais
Je veux le laisser en paix
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
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